La pierre de turquoise fascine depuis longtemps. Utilisée par les Égyptiens vers 6000 avant Jésus- Christ, elle incrustait de précieuses parures les riches sépultures.
Les mines de Nishapur, en Perse, sont connues pour l’excellente qualité de leurs turquoises, déjà mentionnées dans la région un ou deux siècles avant notre ère. En Inde et au Tibet, on l’emploie dans l’art et la bijouterie. Elle prend place partout, depuis les pendentifs jusqu’aux moulins à prières. En Europe, la turquoise devient populaire seulement après la Renaissance.
En Amérique du Nord, les endroits propices à la turquoise sont connus des Indiens, bien avant l’arrivée des mineurs. Un commerce se développe avec les tribus de la côte Pacifique qui les échangent avec des coquillages. Cette pierre de prédilection des Indiens du Sud est maintenant travaillée par des artistes qui la transforment en bijoux magnifiques. La pierre est aussi employée dans certaines pratiques religieuses et comme monnaie d’échange.
Les Navajos imaginent que la turquoise est un morceau de ciel tombé sur terre. Pour les Apaches, elle combine les esprits de la mer avec ceux du ciel pour aider guerriers et chasseurs. Les Zunis espèrent qu’elle les protège des démons. Les Aztèques réservent la turquoise à l’usage exclusif des dieux, la pierre ne pouvant être portée par de simples mortels. C’est encore elle qui orne la déesse du renouveau.
La turquoise a toujours été considérée comme une pierre de vie et de bonne fortune et certaines médecines, indienne, chinoise ou tibétaine, lui attribuent des propriétés magiques ou curatives. Elle aurait le pouvoir de soigner les désordres gastriques, les hémorragies internes, les piqûres de serpents et de scorpions. Ce talisman, placé sur les paupières, préviendrait la cécité et protégerait des blessures accidentelles et de la folie. Peut-être… Toujours est-il que cette tonalité de la turquoise, qui hésite entre le bleu et le vert, réjouit, inspire et invite au voyage.
Cet article est tiré d’une émission diffusée le 4 mars 2013 sur RCF Isère dans le cadre de la série « Tout en nuances » qui a duré pendant six années. Elle est présentée ici. L’article figure dans le livre « Bleu, intensément », chapitre 67.
On peut découvrir le pigment bleu turquoise ici, et une icône réalisée avec ce pigment là
Article du 4 mars 2013 mis à jour le 22 mai 2020