En 2017, alors que je parlais avec Maëlle, une de mes chères petites nièces, de son travail au CICR (Comité International de la Croix-Rouge), elle m’a raconté l’histoire de cette icône « pour les disparus ». J’ai aussitôt pensé à notre ami Père Paolo et à tant d’autres, et gardé le projet en tête… Il a fallu attendre quelques années ! En cet Avent de Noël 2021, au coeur de toutes les folles nouvelles du monde, je n’avais qu’une idée : m’arrêter sur cette icône.
Maëlle était donc en mission en Géorgie en 2017. Une question très vive se posait dans ce pays chrétien : comment prier pour les proches disparus, sans savoir s’ils sont encore en vie ou non. On le sait, au début de l’office orthodoxe, on écrit sur un petit papier le nom des personnes qu’on remet spécialement aux prières. On parle de « diptyques », car une colonne est réservée aux vivants, et une autre aux défunts. De la même façon, on allume des bougies devant les icônes, pour les vivants ou pour les défunts. Mais comment faire quand on ne sait pas si la personne concernée est encore de ce monde ? Et comment ne pas blesser sa mémoire si elle est encore vivante quelque part et qu’on l’imagine disparue à jamais ? Participer aux liturgies et se trouver dans cette situation de dilemme accentuait la souffrance de nombreux fidèles. C’est ainsi qu’a été créée spécialement une icône pour les personnes disparues en concertation avec l’Église en Géorgie. Elle s’appuie sur un modèle existant au préalable : Notre Dame des trois joies considérée comme la protectrice des personnes disparues.
Cette icône, copie d’une autre datant du XVIIIe siècle, se trouvait, au début du XXe siècle, dans l’église de la Sainte-Trinité à Moscou : une Vierge à l’enfant avec, d’un côté saint Jean-Baptiste tout jeune, et de l’autre Joseph (comme une icône dérivée de la Sainte famille). Elle avait reçu ce nom en lien avec l’histoire d’une pauvre femme accablée de douleur. Après avoir subi trois grands malheurs, elle se mit à prier avec ferveur devant cette icône. Alors, elle vécut trois grandes joies : son mari exilé et calomnié fut innocenté, sa propriété rendue, et son fils revint de captivité.
Ainsi, en 2014, le CICR, en collaboration avec des représentants des familles, contacta le bureau du Patriarche et une autorisation spéciale fut obtenue pour la peinture d’une telle icône. Le peintre Davit Apakidze reçut alors la bénédiction pour sa réalisation.
Le 30 août 2014, la nouvelle icône fut alors bénie par l’Église géorgienne. D’autres cérémonies eurent lieu par la suite en leur présence…. Maëlle y participait en 2017 et me raconta toute l’histoire ! Les familles des disparus étaient extrêmement heureuses et soulagées d’avoir enfin la possibilité de prier pour leurs proches disparus devant cette icône.
En 2015, quatre exemplaires de l’icône furent peints et envoyés dans quatre grands districts de Géorgie. De plus petites reproductions furent également distribuées à toutes les familles de personnes disparues qui le souhaitaient.
On peut lire ce document en anglais sur le site du CICR avec des photos très touchantes ici
Quelques photos envoyées par Maëlle :



décembre 10, 2021 à 1:11
Merci Elisabeth pour ton message et ton icône. Bonne route vers Noël Amitiés Marie-Carmen 06.76.88.14.85
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