La Légende dorée (Legenda aurea) est un ouvrage rédigé en latin entre 1261 et 1266 par Jacques de Voragine.
Né en 1230 à Varaggio, près de Gênes, d’où son nom de Jacobus de Varagine probablement transformé en Voragine suite à l’erreur d’un copiste. Jacques entre dans l’ordre dominicain en 1244. Prédicateur et écrivain, il est élu évêque de Gênes en 1292. Il meurt en 1298.
Dans son œuvre majeure, La Légende dorée, il raconte la vie de saints et de martyrs au fil de l’année liturgique ainsi que certains événements de la vie du Christ et de la Vierge (surtout ceux qui sont associés aux grandes fêtes religieuses).
Ces écrits dessinent une sorte de mythologie chrétienne édifiante, qui associe des croyances païennes à des textes de la littérature religieuse médiévale : les évangiles apocryphes de Jacques et de Nicomède, le Speculum historiale de Vincent de Beauvais, les œuvres de Grégoire de Tours, saint Augustin, saint Jérôme, Jean Cassien ou saint Jean Chrysostome. La Légende dorée se rattache donc plutôt à une tradition occidentale, mais influencée par les auteurs orientaux.
Les écrits de Jacques de Voragine et de Vincent de Beauvais ont largement inspiré les artistes des siècles suivants comme Giotto, Simone Martini, Fra Angelico, Jan Van Eyck, Piero de la Francesca. Les icônes, les enluminures et les bas-reliefs des cathédrales s’y réfèrent également. Unes des scènes très célèbre décrite dans La Légende dorée est la Rencontre de Anne et Joachim à la Porte Dorée, sujet d’un sublime tableau de Giotto et décliné dans de nombreuses icônes.
Initialement intitulée Legenda sanctorum alias Lombardica hystoria, ce qui signifie « Ce qui doit être lu des saints ou histoire de la Lombardie », cette œuvre est rapidement appelée Legenda aurea car son contenu, d’une grande valeur, est dit aussi précieux que l’or. On peut aussi interpréter l’ouvrage d’avantage comme un texte légendaire (et pas comme un texte historique) contenant sa part de vérité.
L’ouvrage connaît, dès sa création, un succès considérable. La Légende dorée fournit ainsi une collection de modèles de vie exemplaires, utiles pour émailler les prédications, des récits édifiants et hauts en couleur qui ont pour vocation d’exalter la foi. Le thème récurrent est le combat que mène Dieu contre les esprits du Mal et le courage des martyrs. On y découvre le récit de vies et de morts exemplaires, des paroles de feu et d’or et des miracles étonnants.
Le plus ancien manuscrit conservé date de 1282 et se trouve aujourd’hui à la Bayerische Staatsbibliothek de Munich.
Très rapidement, La Légende dorée devient une des œuvres les plus lues, les plus copiées, avec surtout aux XIVe et XVe siècles, des rajouts destinés à enjoliver encore le texte. On estime qu’il existe plus de 1 000 manuscrits, du plus simple au plus enluminé. L’invention de l’imprimerie accroît encore sa diffusion. La Légende dorée est le premier ouvrage imprimé en français, en 1476 à Lyon.
La popularité de La Légende dorée se mesure aussi par le nombre impressionnant de traductions dont elle a été l’objet. J’utilise une traduction du latin par Teodor de Wyzewa (1863-1917).
L’ouvrage est très pratique à consulter : il est divisé en 179 chapitres, organisés selon l’ordre du calendrier liturgique occidental. Il commence quatre semaines avant la Nativité (l’Avent). Le chapitre le plus long est consacré, comme il se doit, à saint Dominique.
Une table des matières, avec les noms des saints et des lieux cités classés par ordre alphabétique, permet de retrouver facilement le personnages ou les scènes racontées dans l’ouvrage. C’est ainsi que je m’en suis inspirée pour de nombreuses recherches et découvert La Légende dorée de la vie de sainte Cécile de Rome, saint Christophe, saint Cyriaque et de nombreux autres…