De toutes les églises croisées lors de notre périple pyrénéen, l’église romane Notre-Dame-de-Luzenac est une de celles qui nous a le plus marqués. Allez-savoir pourquoi ! D’un style composite datant en partie du premier âge roman, son charme nous a emportés. Pourtant, sa localisation n’est pas des plus séduisantes puisqu’elle est située juste au bord de la route, avec cependant un très ample parvis engazonné. De plus, lors de notre bref passage, elle était fermée, en restauration, et nous avons pu voir seulement l’extérieur, ou plutôt, nous nous sommes laissé porter un long moment par son atmosphère si particulière.
Située en Ariège, au bord du Lez, elle date du XIIe siècle. Il semble y avoir dans le secteur plusieurs églises de cette époque, marquées par le dépouillement de leur architecture romane, leur construction solide, digne d’une fortification : n’oublions pas que ces lieux de culte servaient autrefois d’abri à la population en cas d’attaque, surtout quand elles étaient rendues vulnérables par leur localisation en plaine.
Des agrandissements sont effectués au fur et à mesure que se développent et s’enrichissent les nombreuses confréries religieuses, établies dans la région dès la fin du Moyen Âge. Un premier agrandissement est réalisé au XVe siècle avec le déplacement du portail roman. Ensuite, au XVIIe, une nouvelle façade est créée avant un réaménagement intérieur et la construction de deux sacristies… Le style devient donc extrêmement composite avec une nouvelle façade de style baroque espagnol (boules en faîtage, fronton couronné de volutes…).
C’est peut-être l’originalité du clocher à douze facettes (dodécagonal) de style byzantin, avec des baies à double arcade géminées recouvert de lauzes, qui donne sa grande originalité et son caractère particulier à l’ensemble. Le portail aussi a une allure très naïve.
Sur la façade du XVIIe large, peu élevée, s’élèvent deux contreforts massifs et trois vitraux. Celui qui occupe la position centrale est placé dans un grand oculus sous lequel se trouve une niche, ayant dû contenir une statue de la Vierge.
Il paraît que l’intérieur est opulent et caractéristique de l’ornementation baroque avec abondance de stucs, de dorures, de plafonds peints… nous ne l’avons pas vu, mais cette église nous a touchés au cœur et il ne nous reste plus qu’à y retourner !