Elisabeth Lamour

Peintre d'icônes


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Saint Boris et saint Gleb, frères de paix

Fête principale le 24 juillet (catholiques et orthodoxes) mais aussi , 5 septembre et 2 mai (translation de leurs reliques).

Boris et Gleb, frères de paix

Boris et Gleb, frères de paix

On les appelle quelquefois Romanus et David, en Occident.

Ils sont canonisés en 1051, une quarantaine d’années après leur décès.

Boris est patron de Moscou. Ils font figure de pacifistes.Ils illustrent le verset 5, 39 de l’évangile de Matthieu : Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant.

Ils sont les fils cadets de saint Vladimir de Kiev, qui introduisit le christianisme en 989 chez les peuples slaves.

Ils sont assassinés par leur frère aîné Sviatopolk, jaloux : il voyait en eux des rivaux et n’acceptait pas de partager l’héritage paternel. Ils acceptent la mort en 1010 pour éviter un bain de sang, une guerre civile à l’état russe naissant.

Quand Boris apprit que son frère aîné venait à sa rencontre pour le tuer, on dit qu’il renvoya sa garde et passa la nuit à pleurer parce qu’il « allait perdre sa femme et la lumière du soleil ». Mortellement blessé au matin, il supplia qu’on lui laisse le temps de se préparer à la mort ; ses dernières paroles furent des mots de pardon envers son frère meurtrier.

Gleb fut tué peu de temps après. Lui aussi refusa de combattre pour épargner des vies et mourut en pardonnant.

On les représente  debout ou à cheval, épée ou bannière à la main, vêtus de vêtements princiers. Boris porte la barbe ; Gleb, plus jeune, est imberbe : la différence d’âge est accentuée par la barbe et les arcades sourcilières chez Boris, et leur absence chez Gleb.

Article du 31 mars 2014

Mise à jour du 8 octobre 2021 : on peut lire l’article sur saint Igor ici  pour découvrir la notion de strastoterptsi, ces personnages qui préfèrent donner leur vie plutôt que de voir leurs peuples se déchirer. 


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« Les Yeux d’Elsa »

Avec le retour du printemps, se glisse entre les bleus des peintres, le bleu d’un poème. Il

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détail d’un tableau de Michael Ancher

s’agit des Yeux d’Elsa, premier poème d’un recueil publié par Louis Aragon en 1942. Il respire en bleu, celui du ciel, de l’Océan, de l’iris et de la lavande, de la brisure, de la démesure, de la vie et de la mort… comme toujours.

« Tes yeux sont si profonds qu’en me penchant pour boire
J’ai vu tous les soleils y venir se mirer
S’y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j’y perds la mémoire

À l’ombre des oiseaux c’est l’océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L’été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n’est jamais bleu comme il l’est sur les blés

Les vents chassent en vain les chagrins de l’azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu’une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d’après la pluie
Le verre n’est jamais si bleu qu’à sa brisure

Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L’iris troué de noir plus bleu d’être endeuillé
[…]
Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d’août
[…]
Il advint qu’un beau soir l’univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d’Elsa les yeux d’Elsa les yeux d’Elsa »

Cet article est tiré d’une émission diffusée le 31 mars 2014 sur RCF Isère dans le cadre de la série « Tout en nuances » qui a duré pendant six années. Elle est présentée ici. L’article a été mis à jour le 29 octobre 2020 et figure dans le livre Bleu, intensément, chapitre 106.

Article du 31 mars 2014


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Picasso, la couleur de mon âme

Picasso, femme à la corneille

Picasso, Femme à la corneille

Depuis une semaine, j’ai diffusé largement un questionnaire : « quelle est la couleur de votre âme » ? On peut encore me répondre, avec une couleur, une ligne de commentaire, son prénom et son âge. En avril, je publierai sur ce site une partie des réponses, souvent très poétiques, très pertinentes… L’émission sur Picasso a été le déclencheur de cette réflexion, et je vous en livre une bonne partie.

L’Autoportrait en bleu, tableau peint lors d’un séjour à Paris en hiver 1901 alors que Picasso n’a que 20 ans, donne de lui-même une image beaucoup plus âgée. La représentation est figée et frontale ; le visage est très blanc, creusé, amaigri par les rigueurs de l’hiver parisien. La barbe hirsute est un peu rousse, seule touche de couleur dans la toile ; il porte un grand manteau au col relevé qui l’engonce et accentue l’impression de tristesse, de misère et de solitude. Son regard, perdu au loin, traduit une immense mélancolie.

Il faut dire qu’à l’époque, les tableaux de Picasso ne se vendent guère et il vit dans un grand dénuement : son père lui envoie des toiles et des tubes de peinture, et par souci d’économie, il réalise plusieurs peintures sur le même tableau ou doit brûler quelques-uns de ses dessins pour se réchauffer. Et pourtant, ces œuvres emblématiques de l’artiste figurent parmi les plus connues et les plus aimées. Dans son autoportrait, Picasso ne cherche pas la ressemblance, mais à traduire « la couleur de son âme ». Et son âme, à cette époque, est vraiment sombre, bosselée et cabossée. Qui peut vraiment expliquer « la couleur de son âme » ? Et encore, la réponse est attachée à des moments de vie, puisque cette période bleue sera suivie, après une incursion dans le monde des comédiens et des acrobates, par une période rose qui s’échelonnera de 1904 à 1906.

Écoutons encore son ami Pierre Daix parler de la fin de cette période : « Le bleu, parfois émaillé de la tache rouge d’une fleur devient, […], début 1904, un moyen précis, lumineux, plus du tout tragique, de saisir les aspects fugaces et plaisants de la vie. La crise est passée. Picasso a fait le tour de la douleur du monde. Il a vingt-deux ans. »

Plus tard, bien loin de cette « période », Picasso portera même un autre regard sur le bleu, qui demeure pour lui un fondement, une nécessité. Il écrit dans un de ses poèmes de 1930 : « Vous êtes ce qui existe de meilleur au monde. C’est la couleur de toutes les couleurs… le plus bleu de tous les bleus. »

Cet article est tiré d’une émission diffusée le 17 mars 2014 sur RCF Isère dans le cadre de la série « Tout en nuances » qui a duré pendant six années. Elle est présentée ici. L’article a été mis à jour le 29 octobre 2020 et figure dans le livre Bleu, intensément, chapitre 105.

Article du 17 mars 2014


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Sainte Solène (Soline)

Solène (Soline) 14,5x20,5cm

Solène (Soline) 14,5 x 20,5 cm

Solène (ou Soline, Zélie, Solenne, Sloane, Azélie, Séléna, Sélène, Zélia) fêtée le 17 octobre, chez les catholiques comme chez les orthodoxes.

Les informations sur la vie de Solène/Soline sont vagues, floues, parfois contradictoires, comme c’est le cas de nombreuses vierges martyres des premiers siècles. La plupart des sources la situent à la fin du IIIsiècle (elle aurait terminé sa vie en 290). D’autres la mentionnent beaucoup plus tôt, vers en l’an 80.

Originaire du Poitou (ou de Gascogne ?), elle se serait enfuie à Chartres pour échapper à un mariage avec un païen (ou pour accomplir un pèlerinage à la Vierge Marie ?). Elle y mourut martyre.

Elle donne son nom au village poitevin, Sainte-Soline et à son église. Un vitrail de l’église Saint-Pierre de Chartres la représente.

Je disposais de très peu de modèles représentant sainte Solène. J’ai donc utilisé les modèles d’autres vierges-martyres de cette époque, toujours présentées un peu de la même façon : un voile clair et très sobre, une croix dans une main, et l’autre, paume ouverte, dans une posture d’acceptation et d’abandon.

Article du 20 mars 2014


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La période bleue de Picasso

Picasso, Le gourmandComment parler des nuances de bleu sans évoquer Pablo Picasso et sa fameuse période bleue ! Un petit tour d’horizon de cette Œuvre permet d’oublier définitivement la connotation de mièvrerie ou de légèreté que l’on attribue parfois faussement à la couleur bleue !

La période bleue s’étend de 1901 à 1904 et tient son nom de la teinte dominante des tableaux de cette époque. Pierre Daix parle de son ami qui « voit tout en bleu, comme s’il interposait un film entre son regard et le monde ».

Le cycle débute avec un événement dramatique, le suicide de l’ami espagnol de Picasso, Carlos Casagemas. Le premier tableau de cette période s’intitule évidemment La Mort de Casagemas. Suivent Autoportrait en bleu, puis d’autres œuvres aux noms évocateurs : La Tragédie, Le Repas de l’aveugle, Le Vieux guitariste... tout un programme et une impression angoissante, voire désespérante, des tableaux marqués par la mélancolie, la mort, la vieillesse et la misère. J’ai même trouvé certains de ces tableaux servant d’emblème pour des blogs ou des associations de personnes dépressives !

Picasso lui-même confie à Pierre Daix : « C’est en pensant à Casagemas, que je me suis mis à peindre en bleu ».

Il croit alors que la douleur et la misère fondent la vie et stimulent la méditation et la création. Alors, il peint des pauvres, des mendiants et des aveugles, des personnages étirés et faméliques inspirés par l’Espagne et les tableaux du Greco.

De nombreux auteurs et critiques d’art ont écrit sur le parallèle entre la mélancolie qui émane de la peinture de Picasso à cette époque, et un état d’âme qui serait « culturel », hispanique.

L’interprétation psychologique me semble plus crédible, mais comment savoir ? Ce bleu dégradé dans tous les bleu-gris, bleu-vert par Picasso qui explore un monde, serait-il surtout « la couleur de son âme » à cette époque précise de sa vie ?

Cet article est tiré d’une émission diffusée le 10 mars 2014 sur RCF Isère dans le cadre de la série « Tout en nuances » qui a duré pendant six années. Elle est présentée ici. L’article a été mis à jour le 29 octobre 2020 et figure dans le livre Bleu, intensément, chapitre 104.

Article du 29 octobre 2020

Article du 17 mars 2014


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16 mars : portes ouvertes à l’atelier de Béatrice Pécout

Une occasion de promenade dans cette belle région

Une occasion de promenade dans cette belle région

Le dimanche 16 mars, nous aurons le plaisir de vous accueillir à Beaufort-sur-Gervanne (pas très loin de Crest, dans la Drôme) de 10 h à 19 h dans l’atelier de Béatrice Pécout (sur la place), en compagnie de notre amie commune, Isabelle Jacquet.
Une journée Portes ouvertes (avec des tas d’animations au village)…
J’exposerai une vingtaine d’icônes (ainsi que le livres, cartes postales …) dans l’atelier de Béatrice.

 

Découvrez leur beau travail par l’intermédiaire des « liens » de ce site

 

Béatrice, lors de notre dernière exposition commune chez Isabelle

Béatrice, lors de notre dernière exposition commune chez Isabelle

Béatrice Pecout (plasticienne)
Isabelle Jacquet (artiste)

... et Isabelle

… et Isabelle