Voici une petite fiche à destination de mes élèves, pour savoir quel modèle choisir, en fonction des ses progrès et de son cheminement. Bien sûr, cette liste est indicative et chacun y intercalera ses coups de cœur et les demandes de ses proches…
Il est important de ne pas brûler les étapes et d’aborder une seule nouvelle difficulté à la fois. Il y a tant à apprendre de chaque icône, que ce soit d’un point de vue technique ou d’un point de vue spirituel, du point de vue de sa réflexion comme de celui de son coup de main. On n’apprend pas grand-chose si on est trop perdu et obligé de suivre seulement les indications et corrections du professeur, au lieu d’aller à son rythme, d’ « étendre ses mains intérieures vers le Seigneur » et réaliser beaucoup plus de choses qu’on ne l’imaginait.
– dans notre atelier, nous commençons par une Sainte Face, le visage du Christ. Cela permet d’étudier un visage de face avec la construction simple en 3 cercles, ainsi que sa signification symbolique et spirituelle ;
– ensuite, on peut choisir un autre visage de face, en buste (sans les mains) : ou bien le Christ, ou un saint de son choix, ou un personnage de l’Ancien testament (je dispose de plusieurs modèles simples élaborés il y a quelques années pour un travail avec des enfants) ;
– la Main qui bénit dans une mandorle (permet d’étudier la main, et la pose des couleurs transparentes) ou diverses études de mains et/ou pieds ;
– un buste, toujours de face, avec davantage de vêtements et les mains (ce peut être le Christ Pantocrator avec le Livre ou un saint de son choix) ;
– on peut ensuite aborder un visage de ¾. Beaucoup brûlent de travailler une Vierge à l’enfant : attention, les modèles avec 2 visages de ¾, 4 mains, et un vêtement blanc (pour l’enfant)… sont très difficiles pour des personnes qui ont débuté depuis peu. Il vaut mieux commencer par un visage de Vierge seule (ou un autre personnage avec le visage incliné) ;
– Vierge à l’enfant ;
– un ange (pour travailler les ailes) ;
– un personnage en entier, assis et un autre debout
– une Vierge du Signe ou/et un Christ Pantocrator trônant et/ou une Déésis ;
– deux personnages dans le thème de l’accolade (cela peut être la Visitation, la Rencontre de Anne et Joachim, Pierre et Paul…) ;
– on fera entrer progressivement d’autres difficultés de décor ou paysages : meubles (un évangéliste écrivant les évangiles par exemple), bâtiments, montagnes, eau, arbres, animaux…
– si cela n’a pas été fait, traiter un vêtement blanc (par exemple l’ange devant le tombeau vide), un personnage à la barbe fournie…
– il est judicieux de refaire une étude de main, plus compliquée que la première, peut être en choisissant 2 mains ;
– la Trinité ;
– la Transfiguration. À partir de ce stade, on peut dire qu’on devient vraiment iconographe. C’est alors la fin d’un « noviciat », d’un « apprentissage ». Théoriquement, l’élève iconographe doit attendre cette étape pour envisager la pose de l’or et du regard.
Ensuite… ce n’est qu’un nouveau début : on peindra à son rythme les icônes de fête, en principe par ordre chronologique (en commençant par l’Annonciation).
Article du 26 février 2014