
Icône de la Visitation, 17 x 27 cm, 2016
Peignant une fois encore l’icône de la Visitation, j’ai retrouvé un poème de Rainer Maria Rilke, écrit en janvier 1912, période de sa plus grande effervescence littéraire. Il prend place dans un recueil intitulé La Vie de Marie publié en français par les éditions Arfuyen (réédité en 2013).
Tout alla bien pour elle au commencement,
mais déjà en montant elle sentit maintes fois
le miracle opérer dans son corps –
alors elle s’arrêtait et respirait sur les hautes
collines de Judée. Cependant s’étendait autour d’elle
non le paysage mais sa propre plénitude.
Elle savait ceci à chaque pas : on ne surpasserait jamais
la grandeur qu’elle éprouvait maintenant.
Et il lui tardait de poser la main
sur le sein de l’autre au fruit plus mûr.
Et les femmes, l’une vers l’autre chancelant,
caressèrent leurs robes et leurs chevelures.
Chacune, pleine de son dépôt sacré,
prenait refuge en sa parente.
Ah ! le Sauveur en Marie n’était encore qu’en fleur,
pourtant déjà dans le sein de l’aînée
la joie fit bondir le Baptiste.
J’ai travaillé à propos d’une photo de fresque qui m’a été offerte il y a très longtemps, je ne sais plus par qui. Au verso, on trouve une seule mention « Iaroslav ». J’aimais beaucoup la posture et m’en suis inspirée. Si quelqu’un connaît la fresque d’origine, je remercie d’avance pour toute information.
On peut compléter avec l’article sur le voile rouge dans l’icône ici
Article du 8 juin 2016
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